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LA REPRISE DES COMPETITIONS (1946-1960)

Après la guerre, les compétitions libres et corporatives reprennent assez rapidement afin de donner un temps de loisir à une population qui a longuement souffert du conflit et qui souffre encore. C’est  également  pour le football en France comme pour tous les secteurs économiques et autres activités, et  pour la seconde fois en 30 ans, le temps de la reconstruction.On s’organise. Toute forme d’organisation décidée et contractuelle donne un sentiment de nouvelle liberté d’expression.

La distinction entre le football libre du dimanche et le football corporatif du samedi devient plus prononcée. L’individu a le libre choix d’opter pour l’une ou l’autre des compétitions, les plus  assidus pouvant, à l’époque, s’inscrire pour les deux, dans deux clubs différents, du moment qu’ils n’entrent pas dans la même compétition.

Cette tolérance qui devait durer juste le temps de remettre eu place les activités, s’appliquera finalement presque 25 ans, jusqu’au moment où les clubs du dimanche, après plusieurs années d’insistance, obtiendront gain de cause au milieu des années 70. Car, à leur problème de récupérer des joueurs blessés ou fatigués par leur match de la veille, s’ajoutera pour la Fédération le souci de constater que certaines  formations corporatives en étaient arrivées pour certaines à rétribuer de manière prononcée leurs joueurs.

Ceci allait totalement à l’encontre de l’idéologie du football d’entreprises, où étaient tolérés les dédommagements et autres petites récompenses à caractère social, mais où la notion d’argent direct  (de la main à la main) ou pseudo direct (via la paie) devait être bannie. D’autant plus que cela prédisposait à créer une sorte d’élitisme sportif corporatif. Or, en cette époque d’après-guerre, durant une vingtaine d’années, on essaye de refuser cette notion d’inégalité dans la société française en général, afin que l’effort de reconstruction puis de développement économique soit considéré comme l’effort de tous.

A posteriori, ce fut, notamment au début des années 60, un vœu pieux.Sur le plan purement sportif, les années se suivent et  se ressemblent. Chaque année sont élus les champions régionaux, chaque année la coupe nationale délivre son vainqueur. Les meilleurs sont ceux qui bénéficient de l’élan économique liés à la période. Un groupe d’équipes se partagent les trophées. Rien n’évolue, le football corporatif ne vivote pas, certes, mais il se satisfait de sa propre existence. Pour cela, il faudrait que de nouvelles équipes apparaissent pour modifier le cours des choses et éviter cette stagnation apparente. Le début des années 60 va marquer cette évolution. 

Rédacteur : Bernard DUCELLIER (et Daniel TESTE)

Photos : Daniel TESTE