Jean-Pierre et Christopher (père et fils – CHI Poissy SG)
Joe Libero a vu double pour cet entretien avec Jean-Pierre ULRIC et son fiston Christopher ULRIC, tous les deux joueurs au sein du club de Football Entreprise du CHI Poissy SG (R2 Ile de France).
Appartenant tous les deux au personnel médical, ils connaissent parfaitement la gravité de la situation actuelle en France et comprennent également l’interdiction de pratiquer leur activité favorite.
Jean-Pierre, ancien et fidèle du club, a connu, c’était au siècle dernier, les premiers pas du club grâce à Serge Widerowski, fondateur du club en 1984 et qui en fût Président, joueur et entraîneur. Rien que ça ! Jean-Pierre ULRIC, qui évolue désormais en équipe réserve des vétérans, fait perdurer comme Momo Kirri, Martin Hayter, Nicolas Maurice ou Karl Olive le font encore ou l’ont fait, l’âme du club et ses valeurs : esprit familial, convivialité et compétition.
Jean-Pierre et Christopher ULRIC :
Jean-Pierre et Christopher, depuis quand êtes-vous au club du CHI Poissy ?
Jean-Pierre : 29 ans
Christopher : Depuis 10 ans, c’est à dire 2010.
Christopher, quel est ton poste sur le terrain, et pourquoi as-tu choisi ce poste ?
Je suis gardien de but, c’est dû à un concours de circonstance. Lors d’un match, il manquait un gardien, j’ai pris le poste, cela s’est très bien passé et c’est comme ça que j’ai commencé à jouer au poste de gardien. Depuis, je m’y sens à l’aise et en confiance.
Jean-Pierre, le CHI Poissy compte deux équipes de vétérans dans les compétitions libres dont celle dans laquelle tu évolues comme défenseur. Le Football Entreprise ne devrait-il pas avoir ses propres compétitions réservées à ses vétérans ?
Oui tout à fait, je trouve dommage qu’à l’heure actuelle qu’il n’y a toujours pas de championnat vétéran entreprise…
Au sein de l’Hôpital, en quoi consiste votre activité professionnelle ?
Jean-Pierre : Je suis brancardier au bloc opératoire ; ce qui consiste à installer les patients en fonction de leurs interventions….
Christopher : Je suis agent de service hospitalier, plus précisément au service psychiatrie. L’activité principale est d’accompagner et sécuriser le bâtiment que ce soit pour les patients ou le personnel de l’hôpital.
Depuis le début de l’épidémie, le contenu de votre activité a-t-il changé ?
Jean-Pierre : Oui, pendant la première vague, les interventions ont été reportées pour se consacrer essentiellement aux patients covids, et maintenant l’activité a repris mais pas à 100%
Christopher : Oui, depuis la COVID-19, on a un Protocole beaucoup plus strict. On est amené à participer aux tâches d’entretiens, mais cela ne change pas le cœur de mon activité. Il s’agit surtout de faire appliquer les gestes barrières au mieux, pour tout le monde.
Jean-Pierre, est-ce que tu parles de foot avec les patients que tu côtoies ?
Oui ça m’arrive de tomber sur des patients qui se sont blessés pendant un match, donc oui ça m’arrive d’échanger avec eux….
Et avec cette pandémie, est-ce que ton écoute ou ta relation avec les patients a changé ?
Non ma relation avec les patients n’a pas changé, un patient reste un patient et en tant que soignant j’estime qu’on doit rester le même…
Question à Jean-Pierre et Christopher :
Etre solidaire, se soutenir, rester positif : ce sont des valeurs du sport et du football.
Est-ce que tu penses que le fait de pratiquer un sport collectif comme le football est bénéfique pour renforcer tes relations humaines, la solidarité et l’esprit collectif au sein de ton activité professionnelle ? Autrement dit, penses-tu qu’il existe des valeurs communes entre les domaines du sport et du médical ?
Jean-Pierre : Oui tout à fait on travaille en équipe, l’un travaille pour l’autre comme pour un sport d’équipe…
Christopher : Bien sûr totalement. Par exemple, la solidarité, et le travail en équipes sont deux valeurs communes à ces activités, car, que ce soit sur le terrain ou au travail, il est nécessaire de se transmettre les infos, de s’entraider, et d’être coordonnés.
Question à Jean-Pierre et Christopher :
Certains clubs amateurs modestes ont lancé des actions diverses ou initiatives pour soutenir les soignants à l’image de celle portée par ton club le 6 Septembre dernier avec le match contre le Variétés FC.
Est-ce que vous pensez que les clubs, amateurs ou professionnels, devraient s’engager de façon plus proactive dans ce combat aux côtés du personnel soignant ?
Jean-Pierre : Oui je pense que c’est une très bonne chose…
Christopher : Oui, effectivement. On a déjà vue lors de plusieurs compétitions, que les équipes de foot rassemblent plus que les manifestations, par conséquent, je suis convaincu qu’en ces temps difficiles pour tout le monde, le foot est un bon moyen de rassembler les gens.
Christopher, avec cette pandémie, et donc une forte utilisation du télétravail, l’entreprise et ses salariés voient le lien social se distendre. Penses-tu que le football pourrait contribuer à le retisser s’il était pratiqué par tous les publics au sein des l’entreprises (jeunes, séniors, féminines, mixte…) et sous toutes ses formes ?
Oui, car nous sommes un secteur d’activité en première ligne face à cette pandémie. Comme je l’ai dit plus tôt, nous partageons des valeurs telle que la solidarité, et il est important de savoir que nous ne sommes pas seuls, dans cette lutte contre la COVID-19.
Questions à Jean-Pierre et Christopher :
Au niveau football, qui donne des conseils à l’autre ?
Jean-Pierre : J’essaye toujours de lui donner de bons conseils, comme c’est plus moi qui vient le voir jouer le samedi après-midi. Et on sait très bien que les jeunes ont du mal à se lever de bonne heure. Donc il vient rarement voir son père jouer le dimanche matin…
Christopher : C’est plutôt lui qui me donne des conseils car il a suivi toute mon évolution. C’est vrai que je ne vais pas souvent le voir jouer, donc je ne peux pas vraiment le conseiller. Mais il faudrait changer ça, j’ai beaucoup de choses à lui apprendre *rire*.
Le foot : est-ce que vous avez repris avec votre club une activité physique en vue de la reprise ?
Jean-Pierre : Oui pour ma part je fais du vélo
Christopher : Oui depuis peu. Et ce n’est pas simple, car on était sur une bonne lancée, mais avec le 2e confinement, ça a tout arrêté.
Au sujet du football, qu’est-ce qui vous manque le plus aujourd’hui ?
Jean-Pierre : 30 ans de moins (lol)
Christopher : La compétition, les samedis de matchs, les copains, le tout quoi.
Christopher, est-ce que tu as déjà évolué dans un match dans la même équipe que ton papa ? A quelle occasion ?
Et est-ce que vous avez un souvenir sympa en commun ?
Jean-Pierre : La finale en coupe de Paris où j’étais entraineur et lui joueur. Avec l’équipe réserve il y a 6 ans.
Christopher : Oui, trois fois. Un match de championnat et deux fois pour des matchs amicaux.
La finale de la Coupe de Paris en mai 2014, (il y a 6 ans). Mon père était entraineur et moi joueur, c’était l’année où nous avons failli faire le doublé. On a fini Champion de DHR mais nous avons raté de peu la Coupe de Paris contre Nike FC.
En un mot, comment qualifierez-vous l’autre ?
Jean-Pierre : Un battant qui ne lâche rien
Christopher : Meneur d’Hommes parce qu’il sait se faire écouter et gérer un effectif.
Quelle est la qualité que vous avez en commun ?
Jean-Pierre : Le respect
Christopher : Comme qualité commune nous avons le respect d’autrui.
…et le défaut commun ?
Jean-Pierre : On n’aime pas perdre
Christopher : Nous n’aimons pas perdre, c’est notre défaut commun.
Quel est votre souhait pour la fin de la saison ?
Jean-Pierre : La montée pour les deux équipes vétérans et pour l’équipe sénior
Christopher : Finir champion avec mon équipe et aller le plus loin possible en Coupe nationale FE.
Momo KIRRI, Président et ancien joueur du club fait aussi partie de l’histoire du club. Il a donné à Joe Libero son sentiment sur Jean-Pierre et Christopher :
Jean-Pierre, actuellement dirigeant et joueur en équipe B des vétérans, a eu l’honneur de partager sur et en dehors du terrain les bons moments des années 90 au CHI PSG. C’était un ailier vif, coriace et technique, très chambreur. On a joué ensemble pendant une dizaine d’années. Il est parmi les anciens qui m’ont épaulé pour gérer le club après le départ de l’emblématique Serge Widerowski…
Jean-Pierre a été coach de l’équipe réserve de 2011 jusqu’à 2018. C’est un fidèle de longue date et je le remercie.
Son fils Christopher nous a rejoints à l’âge de 19 ans en 2011 comme gardien de but de l’équipe réserve et il a évolué pas mal de fois en équipe A, notamment en Coupe Nationale. C’est un jeune très serviable, disponible, discipliné et bosseur. Il est actuellement le gardien titulaire de de l’équipe Séniors en R2 avec la toute nouvelle génération de jeunes recrutés par le CHI. Christopher est très ambitieux et compétiteur.
Je me réjouis d’avoir le père et le fils au sein du CHI PSG.
MERCI à vous deux